Restaurer la morphologie par des aménagements agricoles


Constat

L’élevage est l’activité agricole principale du territoire. Dans les parcelles pâturées, les ruisseaux représentent des points d’eau naturels et fragiles. Lorsque le bétail s’abreuve directement dans les cours d’eau, les vaches peuvent piétiner les berges, et les détruire peu à peu. Les dégradations les plus fréquentes des berges et du lit des cours d’eau sont le colmatage du lit (=apport de sédiments très fins qui imperméabilisent la couche de graviers présente au fond des ruisseaux et provoquent l’asphyxie des organismes vivant dans le lit du cours d’eau) et l’érosion des berges. 

 

L’impact principal est donc morphologique (= la qualité physique du cours d’eau) par le recul des berges du cours d’eau ainsi que le départ des matériaux érodés et transportés vers l’aval et qui obstruent les espacements entre les cailloux.  Les principales conséquences écologiques de ce phénomène sont la disparition des habitats de sous berges et ceux présents entre les pierres et cailloux, mais aussi la diminution des échanges d’eau entre le ruisseau et la nappe indispensable pour avoir une eau de qualité par filtration naturelle. Du point de vue de la santé animale, l’eau peut être souillée par les déjections, ce qui peut entraîner des problèmes de mammite et augmenter les risques de parasitose.

contenu de l'action

  • Aménager des points d’abreuvement : abreuvoirs gravitaires (avec prise d’eau dans le cours d’eau, dans une rigole, une mare, une pêcherie, etc.), descentes aménagées empierrées, autres dispositifs, tant qu’il ne s’agit pas d’un drainage ou d’un captage de source.
  • Aménager des points de franchissement : ponceaux, passerelles, passages à gué empierrés, passages busés (enterrés au 1/3 et sur-dimensionnés).
  • Mettre en défens les berges : clôtures électrifiées classiques, clôtures déportées, clôtures en barbelés, clôtures de type ursus, clôtures électriques mobiles.

Le choix des aménagements et de leur emplacement est fait en concertation avec l'éleveur.

Objectifs

  • Restaurer les berges et préserver les habitats de sous berges
  • Lutter contre le colmatage du lit
  • Restaurer la végétation des berges
  • Réduire les pollutions d’origine agricole
  • Eviter la destruction des frayères

Bilan des actions réalisées

Depuis 2011, dans le cadre du Contrat territorial Vienne amont :

  • 58 exploitants agricoles se sont engagés avec le PETR pour la préservation et l'amélioration de la qualité des ruisseaux
  • 292 aménagements agricoles ont été réalisés
  • 65 km de berges ont été clôturées
  • 558 000 € on été investis 

Les travaux ont été réalisés, soit par une entreprise spécialisée, soit par les exploitants eux même.

 

 

Concernant l'abreuvement gravitaire, Nicolas LHÉRITIER, ancien chargé de mission au Pays Monts et Barrages a développé un filtre décanteur au niveau de la prise d'eau pour limiter les problèmes de crépines obstruées et de tuyaux bouchés, et pour faciliter les opérations d'entretien.

Pour voir le reportage de France 3 Limousin à ce sujet,

cliquez sur l'image ci-dessus.


Partenariat avec le Cen pour les zones humides

En complément de cette action vers la préservation et l'amélioration de la qualité des ruisseaux, le CEN Nouvelle Aquitaine anime un réseau de gestionnaires de zones humides. Le Réseau Zones Humides en Limousin permet d'apporter des conseils de gestion à tout propriétaire de milieux humides et à échanger sur des pratiques ou techniques de gestion entre gestionnaires.


Pour tout projet concernant l'aménagement des parcelles agricoles riveraines de cours d'eau, le PETR peut apporter son soutien administratif et/ou technique.